LE VAGIN

La paroi vaginale comporte trois tuniques : muqueuse, musculeuse et adventice.

(1) La paroi muqueuse est pourvue d’un épithélium épidermoïde, c’est-à-dire pavimenteux, stratifié, non kératinisé.

On distingue trois couches :

  • basale et parabasale : couche de multiplication des cellules ;
  • intermédiaire : couche de maturation ;
  • superficielle : couche de desquamation ; la partie la plus profonde de la couche superficielle renferme des granulations de kérato-hyaline (couche granuleuse, couche de Dierks). 

Une lame basale sépare l’épithélium du chorion selon une limite irrégulière liée au dessin des papilles conjonctives.

Le chorion est dense, riche en fibres collagènes et plus encore en fibres élastiques, en capillaires sanguins, veinules et veines formant un plexus veineux dans la partie profonde, en nodules lymphoïdes.

L’épithélium vaginal est sujet à des variations physiologiques suivant les âges de la femme et pour la femme réglée, suivant le moment du cycle. Ces variations sont étudiées pour les besoins cliniques sur les cellules desquamées (frottis vaginal).

·      (2) La musculeuse est formée de deux couches mal individualisées : fibres musculaires lisses à disposition

  • circulaire ou plexiforme pour la couche interne
  •  principalement longitudinale pour la couche externe.

·  (  (3) L’adventice est formée d’une fine couche de tissu conjonctif dense riche en fibres élastiques, très vascularisé.


 LE FROTTIS VAGINAL

La cytologie vaginale, ou colpocytologie, renseigne le clinicien sur la réponse de l’épithélium vaginal aux variations hormonales cycliques chez la femme, aux variations liées à l’âge (puberté, ménopause) ou aux grossesses.

Elle fait appel à des colorations particulières (`Papanicolaou ; Harris-Schorr) montrant les détails des noyaux et la réactivité (éosinophilie, basophilie) du cytoplasme.

On reconnaît :

  •     les cellules basales, parabasales, intermédiaires, toutes basophiles mais de taille et d’aspect différents,
  •    les cellules superficielles à noyau picnotique, parfois basophiles, plus souvent éosinophiles.

L’aspect des cellules est important : densité et taille du noyau, intensité de coloration du cytoplasme, présence de granulations, de vacuoles, aspect des bords cellulaires, plicaturés ou non.

Le groupement des cellules (amas, placards) doit être aussi noté. 

Les cellules des différents types sont décomptées, ce qui permet l’établissement d’indices (d’éosinophilie, de pycnose, de maturation).

 

En dehors des cellules vaginales, on reconnaît les granulocytes neutrophiles présents en plus ou moins grande abondance sur la plupart des frottis, les histiocytes, les hématies. La flore microbienne peut être normale (bacille de Döderlein) ou non. Les aspects pathologiques sont fréquents (infections, mycoses, parasitoses).

 

Une cytologie anormale du col ou de l’utérus peut être découverte à l’occasion d’un examen colpocytologique ; c’est un autre domaine de la cytologie clinique, domaine immense qui ne peut être abordé ici.

 

Pendant la phase oestrogénique, l’imprégnation hormonale se traduit par la prédominance des cellules éosinophiles à noyau picnotique, cellules bien étalées, détachées. Le maximum de ces cellules s’observe au moment de l’ovulation. Les leucocytes sont peu nombreux ou absents.


Pendant la phase oestro-progestative, les cellules superficielles diminuent de nombre au profit des cellules à bords plicaturés desquamant en amas ; les leucocytes sont nombreux et les bacilles de Döderlein (liés à la teneur en glycogène des cellules intermédiaires) sont normalement présents, souvent en abondance.